Le sport comme lieu de production de violences ou, à l’inverse, le sport comme moyen de contrôle des violences. Ces deux points constituent tout à la fois un manque et un point aveugle de la recherche dans le sport. Trois perspectives sont retenues : l’explication, la compréhension et l’évaluation. Dans ce projet la définition de la violence ne peut s’inscrire que dans une vision large et extensive. En effet, restreindre les violences à la violence qui se donne à voir, hooliganisme par exemple, ne permet pas, d’une part, de construire des connaissances sur des violences plus feutrées, diffuses, symboliques, etc. ni, d’autres part, d’envisager la violence comme un processus. Car, le moindre petit fait ou les incivilités ont des effets de spirale sur la violence. Les violences ne sont rien d’autres qu’un « accomplissement pratique », aboutissement d’un long processus d’interactions sociales subtiles et complexes entre les deux différents acteurs du spectacle ou de la pratique sportive. Adopter une définition restrictive serait également trop limitatif. Les différences d’interprétation, d’analyse, d’observation, de terrains, de méthodes et de champs sont autant d’atouts pour tenter de comprendre ce qui se joue dans le sports. En effet, que l’on se place du point de vue de l’agresseur ou de la victime, du fort ou du faible, que l’on habite dans un pays en paix ou en guerre, dans une cité sensible ou dans un quartier chic, que l’on soit homme ou femme, jeune ou vieux , que l’on en ait déjà fait l’expérience ou non, la violence diffère pour chacun au point de pouvoir dire qu »elle peut être objective ou subjective.